L’influence des contre-cultures sur l’esthétique du skate : de l’underground des années 60 à la pop culture d’aujourd’hui

Legendary Z-flex skateboard

Le skateboard n’a jamais été qu’un simple sport. Dès ses débuts, il a été une déclaration, un mode de vie, un acte de rébellion pour ceux qui voulaient s’écarter des sentiers battus.

Des Origines du Skateboard en 1950 à aujourd’hui, l’influence du skate contre-culture – que ce soit le punk, le hip-hop, le grunge ou les mouvements écologistes – a sculpté son style unique et reconnaissable. Dans cet article, on va explorer comment ces mouvements culturels ont défini l’esthétique du skateboard et pourquoi aujourd’hui, la planche est un véritable emblème visuel de la liberté.

Quand tout a commencé : l’esprit rebelle des années 60

Dans les années 60, le skateboard a vu le jour dans les rues californiennes, où les surfeurs sans vagues cherchaient de nouvelles sensations. Au départ, l’influence du surf est partout dans le skate, avec des planches qui ressemblent presque à des mini-longboards. Mais très vite, ce petit groupe de passionnés commence à se détacher de l’image cool des surfeurs pour adopter un style plus rebelle, plus brut.

À cette époque, l’esthétique des planches est assez simple : du bois brut, parfois verni, souvent avec des illustrations inspirées de l’art de rue ou des tatouages. Mais les skateurs ajoutent déjà une touche d’insolence et d’originalité, avec des graphismes faits à la main et basés sur leur groupes préférés.

Cette époque marque le début du skate contre-culture !

Les années 70 : le skate se mêle au rock et adopte l’attitude punk

Avec l’arrivée du punk dans les années 70, le skateboard explose. Cette décennie est celle où l’attitude “no future” devient la norme. Le punk et le skate se rejoignent dans cette même rage de vivre, cette envie de briser les règles. Les skateurs commencent à défier les autorités, à envahir les espaces publics et à exprimer leur mépris pour les conventions.

Le look aussi évolue. C’est là que les baggys, les t-shirts déchirés, les vestes en jean et les chaussures montantes deviennent des incontournables. Les jeunes se collent des patchs de groupes de punk sur leurs vêtements et marquent leurs planches de stickers et de logos de leurs groupes préférés. La marque Vans, en particulier, commence à se faire un nom avec ses chaussures robustes et résistantes, adoptées par les skateurs pour leur confort et leur durabilité.

“Le skateboard, c’est comme une scène punk : il faut avoir l’envie de braver les obstacles, d’essayer encore et encore, même quand tu tombes. C’est l’esprit de l’insoumission”Marc Kobel, Praxis, 2008​.

Côté art, les planches se parent d’illustrations plus provocantes, souvent inspirées de l’iconographie punk : squelettes, visages grimaçants, messages anti-système. Le skate contre-culture est une manière d’affirmer son individualité et sa révolte, et chaque rider customise sa planche pour la rendre unique.

Les années 80 : la fusion avec le hip-hop et la culture urbaine

Dans les années 80, une nouvelle contre-culture fait son entrée sur la scène skate : le hip-hop. Né dans le Bronx, ce mouvement arrive rapidement dans les skateparks californiens, où il fusionne avec l’esthétique du skateboard. Les skateurs adoptent le style urbain des b-boys : des pantalons larges, des baskets à semelles épaisses et des chaînes. La culture hip-hop se fond parfaitement avec l’esprit du skate, car elle incarne elle aussi la débrouille, la créativité, et surtout, l’occupation de la rue.

C’est aussi l’époque où les graffitis commencent à apparaître sur les skateparks et sur les planches, avec des lettrages inspirés des artistes de rue. Certains skateurs peignent eux-mêmes leurs decks avec des bombes de peinture, des marqueurs, ou même des graffitis improvisés. Les graphismes de skate contre-culture deviennent alors un art à part entière, souvent influencé par des artistes du graffiti, comme Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat, qui eux-mêmes ont puisé dans les codes de la rue.

Les années 90 : la vague grunge et l’essor des marques indépendantes

Les années 90 marquent l’arrivée du grunge avec des groupes comme Nirvana et Pearl Jam. Le grunge se caractérise par un style décontracté et presque négligé : jeans troués, flanelles, cheveux longs, et un look anti-mode par excellence. Dans le skate, cet esprit se retrouve dans le choix des vêtements : baggys, chemises à carreaux, t-shirts oversized, et bien sûr, la couleur noire. Ce style devient l’uniforme non officiel des skateurs de la décennie.

En 1991, un journaliste de Thrasher écrivait : “Les skateurs, c’est comme les rockstars du grunge. Ils n’ont pas besoin de costumes, de règles, ils se contentent de skater, de vivre, et de tout prendre comme ça vient.”

Les années 90 voient aussi l’essor des premières marques indépendantes de skate contre-culture, comme Girl Skateboards ou Anti-Hero. Elles lancent leurs propres collections de vêtements et collaborent avec des artistes pour créer des séries de planches au design original. Ces marques sont souvent fondées par des skateurs pour des skateurs, et elles deviennent très vite des symboles de la culture skate.

L’influence des mouvements écologistes et la prise de conscience des années 2000

Au début des années 2000, les préoccupations environnementales se répandent dans la culture skate. Les skateurs, qui sont constamment en contact avec les espaces urbains, prennent conscience de l’impact de leurs pratiques sur l’environnement. Cette époque marque une transition vers des matériaux plus durables et des marques qui promeuvent des valeurs écologiques.

Plusieurs entreprises de skate se lancent dans la création de planches en bois certifié FSC ou même en matériaux recyclés. Les marques comme Arbor ou Bureo, par exemple, commencent à produire des planches à partir de filets de pêche recyclés, prouvant que le skate peut aussi être écolo.

Les vêtements adoptent aussi un style plus minimaliste, inspiré par les valeurs de la durabilité : on y retrouve des t-shirts en coton bio, des chaussures vegan, et des planches sans vernis chimique. Ces choix de design répondent à une volonté de protéger la nature, et cette tendance ne fait que croître aujourd’hui, avec des marques comme Patagonia qui sponsorisent des skateurs écolos.

Aujourd’hui : collaborations artistiques et influence de la haute couture

Aujourd’hui, le skateboard n’est plus seulement associé aux contre-cultures underground. Il a fait une entrée remarquée dans la haute couture et collabore avec des artistes et des designers influents. Des marques comme Supreme et Palace Skateboards travaillent avec des géants de la mode comme Louis Vuitton ou Gucci pour créer des collections de vêtements et de planches, mêlant streetwear et luxe.

Azz Monkey Clothing Carnivale

Le street art aussi reste une source d’inspiration majeure, avec des collaborations entre des artistes de renom comme Kaws et des marques de skate. Ces créations fusionnent art contemporain et culture urbaine pour créer des pièces uniques et recherchées. Ce mélange entre skate et haute couture permet au skate de toucher un public beaucoup plus large, tout en gardant une certaine authenticité.

Conclusion : un style toujours en mouvement, fidèle à son esprit libre

L’évolution du style et de l’esthétique du skate contre-culture est le reflet de son esprit de liberté et de son adaptabilité. Chaque époque, chaque mouvement culturel a contribué à façonner le skate tel qu’on le connaît aujourd’hui : un mélange de punk, de hip-hop, de grunge, de street art et maintenant même de haute couture. Les skateurs continuent d’innover en puisant dans l’art, la mode et l’engagement écologique pour affirmer leur identité.

Que tu sois débutant ou skateur confirmé, souviens-toi que ton style, ta planche et même ton choix de chaussures sont une partie intégrante de ton message au monde. Alors, exprime-toi !

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