De la diffusion des premières VHS dans les années 80 à l’explosion de TikTok aujourd’hui, le skateboard est multi-plateforme. Désormais, chaque trick filmé, chaque spot exploré, chaque style affirmé peut se retrouver en ligne en quelques secondes.
Cette transition vers les nouvelles technologies a bouleversé la manière dont on apprend à skater, dont on transmet le savoir-faire, et surtout, dont on fait communauté.
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Les vidéos : une école à ciel ouvert
Avant, apprendre un ollie, c’était observer les anciens au skatepark. Aujourd’hui, tu tapes “how to ollie” sur YouTube, et t’as une masterclass. Les vidéos sont devenues des outils pédagogiques puissants : ralentis, angles multiples, explications détaillées. En plus, voir un skateur pro comme Ishod Wair ou Nora Vasconcellos réussir un trick booste la motivation.
Le format a aussi évolué : des cassettes VHS aux stories Instagram, chaque nouvelles technologies et plateforme a ses codes. Les jeunes skateurs mixent apprentissage et création de contenus, souvent avec leur smartphone dans une main et leur board dans l’autre.

La transmission du savoir skate : de la rue au web
Les NTIC ont bouleversé les circuits traditionnels de transmission. Fini le monopole des anciens sur les spots locaux. Aujourd’hui, un gamin de province peut apprendre directement depuis les vidéos de Thrasher Mag ou les tutos du YouTubeur Braille Skateboarding.
Les vidéos sont à la fois outils didactiques et supports culturels. Et se filmer, c’est aussi un moyen de progresser : voir ses erreurs, les corriger, documenter son style. Ce nouveau mode d’apprentissage individualisé coexiste avec la dimension collective du skate : le groupe de potes, les sessions, le partage sur les réseaux.
Les réseaux sociaux : vitrines du style et de la performance
Instagram, TikTok, YouTube Shorts : ces applis sont devenues des rampes de lancement pour de nombreux skateurs. Tu balances un trick propre, bien filmé, avec un montage stylé et une musique qui tape, et bam, t’es viral. Mais attention, comme le souligne Adrien Motte dans son mémoire, cette hyper-exposition peut créer des tensions entre authenticité et spectacle.
Le skate ne se vit plus seulement pour soi, il se performe pour les autres. Certains regrettent cette évolution, d’autres y voient une opportunité. Le fait est que la reconnaissance passe désormais autant par les likes que par les sessions entre potes.

Une culture skate mondialisée mais réappropriée
Les vidéos partagées en ligne ne véhiculent pas que des figures : elles transportent un lifestyle, des valeurs, une esthétique. D’un côté, ça homogénéise la culture skate (mêmes tricks, mêmes fringues, mêmes spots filmés dans le monde entier).
De l’autre, chaque communauté locale s’empare de ces contenus pour créer sa propre vibe. À Barcelone, à Besançon ou à Tokyo, les skateurs fusionnent références globales et pratiques locales.
Impact sur l’apprentissage : plus rapide, plus égalitaire ?
Grâce au numérique, tout le monde a accès au savoir. T’as juste besoin d’un téléphone et d’un skate pour te lancer. Les jeunes apprennent plus vite les nouvelles technologies, de façon plus autonome, et peuvent se perfectionner en continu. Le revers, c’est parfois une dépendance aux écrans ou une course à la performance qui met de côté le fun pur et simple.
Nouveaux modèles, nouvelles tensions
Aujourd’hui, le modèle, ce n’est plus forcément le skateur du coin, mais celui qu’on suit sur Instagram. Cette hypermédiatisation redéfinit les figures d’autorité et les modèles à suivre. On parle d’un passage « du maître local au référent numérique ». Certains vieux de la vieille y voient une trahison de l’esprit skate, d’autres une évolution naturelle.
Le skateboard, c’était surtout des surfeurs californiens en manque de vagues dans les années 50. Pas de nouvelles technologies ici. Une époque où rider signifiait bricoler sa board avec des roulettes en céramique. Curieux de découvrir cette époque DIY et rebelle ? Plonge dans l’histoire du skateboard en 1950
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